Nous y arrivons au petit matin, il est environ 6h30 quand nous sortons d'un bus de nuit plutôt pénible. Mais un grand soleil nous attend et ça c'est chouette, nous avons besoin de sécher après plusieurs jours pluvieux à Cuzco. Comme nous sommes 3 (et oui, nous faisons un petit bout du chemin avec Johanna), nous ne chipotons pas trop pour se payer un taxi en direction du centre. Nous n'avons pas encore de réservation mais en revanche nous avons très faim! Du coup nous allons prendre un petit déjeuner dans un endroit avec wifi, histoire de se sustenter et de pouvoir s'occuper ensuite du logement.
En taxi nous nous rendons compte que la ville est très très étendue, comme souvent il y a assez peu d'immeubles car c'est une zone sismique. Nous arrivons à la place des armes (pas compliqué sur ce continent, tous les centres villes sont autour d'une place des armes) et nous sommes positivement surpris par sa beauté. Nous nous installons en terrasse au premier étage d'un resto pour prendre notre petit déjeuner au soleil: bonheur! Et pour finir le jus de fruit est naturel et le café est fait au percolateur avec de supers grains... un paradis en short et lunettes de soleil!
Après un coup de téléphone et une négociation simple et rapide des tarifs de la chambre, nous partons prendre un peu de repos et... une douche! Il ne faut pour cela que quelques minutes de marche pour parvenir à l'hôtel cacique. Le monsieur est très sympathique et la chambre est tout juste nettoyée: chouette nous pouvons glander tranquillement jusqu'à la fin de matinée.
Lorsque la faim nous guette à nouveau nous partons à la découverte de la ville, surtout du marché et de son comedor à vrai dire. Sans mal et en quelques secondes, nous avons une soupe et une belle assiette devant nous. Le déjeuner aussi vite englouti que servi, nous allons attendre un couchsurfer autour d'un jus de fruit fraîchement élaboré. Il a 30 ans, il est marié à une bretonne et dans un mois il vient en France. Il se propose de nous faire faire un petit tour de sa ville et nous acceptons volontiers, ça détend de se laisser conduire parfois. Il nous amène dans un magnifique cloître reconverti puis à un point d'observation de cette ville qui ne finit jamais. Il nous accompagne même à la gare pour nous aider à acheter les billets pour nos prochains voyages et organiser notre journée du lendemain (choisir les les bonnes compagnies de bus n'est pas un sujet trivial ici). La fin de journée arrive et il doit rentrer, nous allons déguster notre premier pisco sour (cocktail à base de pisco, une liqueur de raisin, et de blanc d'oeuf), c'est très bon! Encore bien fatigués par la mission machu picchu et la nuit passée dans le bus, nous dînons rapidement et rentrons vite nous coucher, malgré l'invitation à une soirée envoyée par notre ami péruvien.
Ce samedi est un grand jour, surtout pour Julien en fait: c'est le début des 6 nations avec un crunch France Angleterre pour commencer directement avec les choses sérieuses! Il se joue à midi pour nous et nous allons le voir dans un pub irlandais (à qui la veille il avait demandé de le diffuser, pas de place laissé au hasard).
Après une petite grasse mat' et un petit déjeuner rico (fruits, tartines grillées confiture, café...) confectionné par nos soins, nous partons en direction du pub avec les sacs sur le dos. À la fin du match nous allons immédiatement au terminal prendre un bus (les filles ont gentiment accepté d'adapter au plus juste notre emploi du temps pour le match).
À notre arrivée, bonne surprise! Les joueurs de l'équipe locale sont déjà installés avec parmi eux un anglais qui parle français et qui travaille au Pérou (très sympathique pour un rosbief :) ). Julie et Johanna s'installent en arrière salle et vaquent à leurs occupations en levant le nez de temps à autre quand la foule s'emballe. Julien est lui en première ligne, installé sur un tabouret, une bière à la main...
Le temps passe et comme Julien le craignait, nous ne pouvons pas voir la fin du match et devons sauter dans un taxi qui nous amène au terminal de bus. Le score est serré et Julien s'arrache difficilement du comptoir... il reste 10 minutes à jouer! Mais il a anticipé le coup: l'anglais va envoyer un sms sur le tel de Johanna à la fin du match ;)
Nous arrivons au terminal dans les temps et montons dans un bus plutôt rudimentaire pour 6h de trajet. Cerise sur le gâteau, il y a une délégation catho d'une grosse vingtaine de personnes avec un gourou très bruyant qui fait des raisonnements, des devinettes avec bonbon pour bonne réponse, des ventes de barres chocolatées... le cirque nous fait marrer dans un premier temps très court puis nous casse un peu la tête ensuite. Au bout d'un long moment, il s'arrête enfin... mais le supplice n'est pas terminé! Nous sommes au dessus des roues arrières du bus, les suspensions sont inexistantes et la route est défoncée, le bus se transforme en vibromasseur géant... l'anglais n'envoie toujours pas de texto, peut être bon signe!? Julien le relance, oui victoire! Il se fait plaisir en le gratifiant d'un "sorry good game", l'expression classique des anglais victorieux et cyniques ;)
Nous arrivons a Cabanaconde vers 20h. Dans le bus un mec nous a branchés avec 3 mots de français en nous proposant un logement, puis un deuxième encore... Nous allons voir le premier, un peu plus cher mais avec un bon petit déjeuner compris. Ils nous privatisent un dortoir et une salle de bain, allez banco nous restons au pachamama backpackers pour 4,5€. Johanna tente une petite blague "puisque vous ne nous faites pas un prix, vous allez bien nous offrir un pisco sour?". Personne ne rigole, mais quand elle précise que c'est une blague, ils nous en offrent un petit pour goûter, sympa. A priori ici ils n'ont pas trop l'habitude de négocier mais ils semblent très gentils, bien différent qu'aux autres endroits où nous sommes allés au Pérou... ils font aussi resto et comme il est un peu tard et qu'on a la flemme, nous décidons de manger là sans chipoter. Quelle bonne décision, c'est un délice! La soupe de légumes est la meilleure du continent (au moins) et les pâtes sont copieuses et très bonnes (pâtes fraîches). En guise de dessert, nous nous faisons briefer succinctement sur la randonnée du lendemain et filons dans notre chambre. Demain on va envoyer du dénivelé!
Le réveil sonne tôt, nous prenons une douche presque froide et un petit déjeuner tout à fait généreux. À 8h30 nous sommes déjà en chemin, sous un beau soleil nous descendons dans le canyon, c'est splendide. Facile vous allez dire... sauf que ça descend sec sur un chemin casse gueule un dénivelé de presque 1200m! Les orteils couinent et les genoux chauffent... une fois arrivés en bas nous sommes contents car nous pensons être au bout des difficultés de la journée, mais ce n'est malheureusement pas le cas! Il faut remonter 300 bons mètres pour ensuite traverser des villages en fête (de la vierge Candelaria, nationale ici): grande fanfare, costumes traditionnels, gâteaux, bonbons... mais pas d'alcool a priori, ça semble être bien gentillet et en tout cas très sympathique. Au bout d'un moment, nous nous disons qu'il est temps d'y aller, l'ambiance est chouette et les gens plutôt accueillants mais nous avons encore un peu de bornes à faire, tant que nous sommes chauds...! La fin de notre randonnée du jour nous mène dans une oasis au fond du canyon, mais pour cela il faut encore descendre! Ça n'en finit plus mais nous voyons de mieux en mieux notre destination et les multiples piscines. En arrivant dans le premier camping lodge, nous faisons une petite négociation et obtenons une chambre rudimentaire au prix recommandé : on est claqué, ça fera l'affaire. Après une petite douche tiède (mais loin d'être chaude), nous mangeons une soupe et allons glander sur des transats au soleil au bord de la piscine, quelle belle récompense! Un plouf, un article rédigé et des photos triées plus tard, la journée est bien avancée et c'est presque l'heure du dîner... il est très tôt mais nous sommes super crevés! Et encore une fois, demain nous avons une grosse journée avec une remontée de canyon en début de programme (1200m de grimpette d'un trait, une paille!). Nous mangeons et allons donc rapidement nous aliter dans notre cabanon venté.
Réveil 5h du matin avant le lever du jour, petit déjeuner sommaire à base d'eau et de banane, en avant! Nous partons quelques minutes avant le groupe arrivé la veille dans notre camping et rencontrons rapidement pas mal de monde qui fuit comme nous le soleil brûlant (nous sommes à plus de 2500m d'altitude en bas du canyon...). Nous montons tout doucement à un rythme régulier, ce qui permet à Johanna de supporter le manque d'air tout en continuant de grimper (nous, nous sommes dans ces altitudes depuis quelques semaines déjà). Et comme ça, tranquillement mais durement quand même... nous parvenons au sommet à peu près dans le temps donné. En regardant le trajet de 2j sur le gps de la tablette, nous sommes un peu impressionnés... c'était bien plus difficile que ce que nous imaginions.
Arrivés à l'hostel vers 9h, nous commandons un petit déjeuner illico. Le proprio s'installe avec nous à table. Nos yeux s'illuminent à la vue du pot de Nutella qu'il a dans les mains... nous lui expliquons rapidement que c'est un produit indispensable pour beaucoup de français et il nous tend alors le pot. Génial! En plus du petit déjeuner que nous avons acheté, nous avons donc des tartines de pain au Nutella puis une petite salade de tomates et de thon, spécialité locale du petit déjeuner. Voilà une bonne chose de faite.
En guise de remerciements nous l'aidons à bidouiller des trucs informatiques (enfin surtout Julien et Johanna) et ensuite nous allons prendre des douches, sympa car nous ne dormons plus ici depuis la veille).
C'est à ce moment que nous apprenons qu'une manifestation sur la seule route d'accès bloque la circulation, le bus que nous devons prendre ne peut donc pas passer... aie la tuile. Quand on nous explique le motif de cette manifestation, nous comprenons son bien fondé et en bons français nous nous résignons. Le prix d'accès à la zone à été doublé par l'état il y a 2 ans environ (de 9 à 18€) ce qui a évidemment fait baisser la fréquentation... mais ce qui les agace par dessus tout, c'est que les locaux n'ont pas perçu un centime de plus. Nous avions observé seuls que la maintenance des sentiers et des infrastructures était un peu insuffisante vu le prix d'entrée, nous comprenons mieux pourquoi...
Nous trainons dans les canapés de l'hostel et faisons quelques aller retours aux boutiques des vendeurs de billets de bus pour nous tenir au courant de l'évolution de la situation. Ça finit par se débloquer, nous changeons nos billets et avons juste le temps de manger une dernière fois dans l'excellent restaurant de cet hostel. Nous attendons notre bus, un peu tristes toutefois de quitter cette bonne maison ;)
Le trajet en bus est interminable... partis vers 15h, nous arrivons à Arequipa aux alentours de 21h et achetons un autre billet pour un bus à 22h en direction de Lima! Il ne faut pas perdre de temps, le voyage doit continuer! Il est temps de dire au revoir à notre camarade française voyageuse. En effet Johanna file en Bolivie via Titicaca alors que nous remettons le cap au Nord.
Encore une nuit passée dans un bus avec des enfants rois chouineurs et des parents otistes du téléphone portable... le lendemain à 14h nous arrivons enfin à lima... et nous devons encore chercher un logement... et dire que la plupart d'entre vous pense que nous sommes tranquillement en vacances!!! ;)
Voilà, la suite de nos petites aventures au prochain épisode.
Julie(n)
Les photos
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