mardi 31 décembre 2013

31 - Tilcara et Uyuni - la boucle est bouclée

Nous quittons enfin salta avec nos estomacs presque rétablis, direction le petit village de tilcara! Une fois dans le bus nous avons le sentiment que ça fait longtemps que nous n'avons pas emprunté ce moyen de transport.
Et oui, plus de 10 jours sans bus ça nous avait manqué ! Enfin pas longtemps, car le dreadeux argentin en voyage assis devant nous trinque avec son collègue assis devant lui, tous deux papotant comme s'ils étaient seuls au monde dans un bar... la moutarde monte vite au nez de Julien qui ne tarde pas à lui taper sur l'épaule pour lui demander gentiment de baisser d'un ton, expliquant que ça ne sert à rien de parler si fort alors que son ami est à 50 cm et qu'une bonne dizaine de personnes essaie de dormir autour d'eux! Devenons nous complètement irritables aux contacts des autres touristes? Non non non, la nana assise derrière nous valide l'intervention! On dira plutôt qu'on devient faiblement tolérants à l'encontre des nombreux sans gênes que nous croisons... de là à dire que c'est souvent des touristes locaux ou étrangers... ;)

Quelques heures plus tard nous posons nos sacs dans un hostel rudimentaire mais sympatique de Tilcara. Le patron nous donne rapidement les bons conseils pour notre visite du coin et pour la suite de notre voyage jusqu'à la frontière bolivienne... puis nous ne tardons pas à aller nous coucher.

Le lendemain nous prenons un bus pour aller visiter Purmamarca, un petit village voisin entouré du cerro de siete colores, une petite merveille pour les yeux! Nous faisons une petite balade aux pieds de la montagne, nous sommes ébahis par les couleurs différentes que l'on observe dans le paysage : rouge, orange, rose, vert, violet... nous prenons également un peu de hauteur en grimpant un petit chemin escarpé. Une fois en haut, nous découvrons une vue splendide sur le village et les montagnes colorées qui l'entourent.
Plus tard, après un petit tour du marché artisanal local et une photo forcée de Julie à côté d'un bébé lama (oui julie a peur des bébés lama), nous reprenons un bus qui nous ramène à Tilcara. Voilà une matinée bien efficace et économe, après un rapide déjeuner, nous nous empressons d'aller faire la sieste car le soleil tape trop fort pour envisager quoi que ce soit d'autre. En fin d'après midi nous allons balader dans Tilcara, le village est charmant, nous cherchons comment y dépenser nos derniers pesos argentins. Julie ne trouve même pas une nippe à acheter, nous nous rabattons donc sur un glace, la dernière en Argentine, nous ne pouvions pas faire autrement.
La journée s'achève sur une salade de pâtes et le film "Camille Claudel", film surprenant et un peu glauque sur la moitié de la vie de l'artiste passée en asile. Si nous enfermions tous les paranos ainsi, ça ferait de la place mais ça ferait du monde à enfermer... fin de la parenthèse ;)

Le lendemain matin, réveil 8h: on met les voiles! Après avoir réfléchi à de multiples tactiques, nous décidons de partir directement de Tilcara pour traverser la frontière qui se fait... à pieds! Sur le trajet les paysages de montagnes colorées continuent puis se transforment en altiplano "classique", déjà vu depuis quelques semaines. Il faut dire que notre trajet de San Pedro de Atacama à Uyuni fait une grande boucle, on a donc parfois quelques impressions de déjà vu.
L'arrivée à la Quiaca, ville frontière côté argentin (côté bolivien c'est Villazón), est assez folklorique: le terminal est minuscule et bondé de vendeurs de tout et n'importe quoi, de charrettes transportant la même chose, de taxis, de camionnettes en plein milieu... c'est tellement le bordel qu'on a du mal à en sortir. Après quelques raffuts et évitements, nous parvenons enfin à nous dégager de là. Comme il nous reste un peu d'argent et qu'on se dit qu'il va falloir des forces pour la suite de la journée, nous essayons de trouver un restaurant recommandé par le guide. Il s'agit en fait du restau d'un hôtel peu évident à trouver. Après quelques questions posées à la réception et à un serveur, c'est bon, on laisse nos sacs à la réception et on s'installe dans la grande salle. Pour moins de 5e, on va profiter d'un entrée plat (grillade évidemment) dessert bien sympathique. Une bonne opération.
Bien repus, nous enfilons difficilement les bretelles de nos sacs et partons au poste frontière à 1km de là. Il fait chaud, le soleil tape décidément fort à plus de 3000m... c'est pas une grande surprise mais on est quand même inquiets: il y a une file d'attente énorme, pleine d'argentins partant visiter en express la Bolivie et le Pérou, un classique local... le plus inquiétant, c'est que la file semble se compresser mais pas vraiment avancer. Il est tôt, on a le temps... d'attendre! Au bout d'une heure, quelques pauvres mètres d'avancée et discussions avec un groupe sympa de jeunes argentins de Córdoba, un autre ingrédient vient se rajouter: de gros nuages gris... Malgré les excès d'optimisme de Julien voués à conjurer le sort, les premières gouttes tombent. Elles sont énormes... et elles s'intensifient... Tellement que ça se transforme en orage costaud... abrités sous un arbre proche, nous avons sorti les parka et les bâches de nos sacs. Nous ne partons pas nous abriter sous le poste frontière, hors de question de perdre la file d'attente! Et puis, au lieu de se calmer, la pluie se transforme en grêle... de bons grêlons là aussi, facilement de 4mm... à ce moment là, les bourrasques de vent forcent pas mal de gens à quitter les rangs. Bien équipés mais bien trempés, nous profitons de l'occasion pour avancer de 50 bons mètres. La grêle s'arrête mais la pluie tarde, il y a beaucoup d'eau au sol ce qui nous force à porter nos sacs, la température est tombée de 10 degrés au moins, on se gèle... dans ces conditions on pourrait se dire qu'ils vont se sortir un peu les doigts et accélérer le rythme? Et bien non, pas du tout! Il faut dire que les coupures de courant n'aident pas, tout autant que les locaux a priori prioritaires qui nous doublent (des familles entières avec gamins qui braillent, le top). Encore une bonne heure et nous parvenons enfin à passer ce bureau de sortie d'Argentine, il nous reste donc encore le bureau d'entrée bolivien... heureusement là, un groupe d'argentins va se faire pardonner du boucan réalisé jusque là en foutant un petit scandale: les locaux vont attendre comme tout le monde, enfin ou presque...
Les pieds imbibés et les jeans trempés, nous réussissons donc enfin à franchir cette frontière, la pire du voyage!

Le voyage n'est pas pour autant terminé, tout mouillés, nous marchons jusqu'au terminal et de là nous trouvons une "voiture bus" qui nous conduit jusqu'à la ville de Tupiza. Moyen de locomotion rapide et efficace avec pas moins de 9 personnes dans une voiture (chauffeur compris), il y a même un jeune assis sur le frein à main!
Une fois arrivés notre grosse journée ne s'achève pas ainsi, nous cherchons un logement et nous courons les agences de tourisme afin d'essayer d'organiser un départ pour une excursion de 4 jours dans le salar d'Uyuni dès le lendemain matin! Après avoir fait 2 agences ouvertes et une fermée, aucun départ n'est prévu pour le lendemain, les prix sont élevés et 3 des 4 jours de l'excursion parcourent des paysages que nous avons déjà visités... Nous nous posons enfin pour manger (notre premier repas bolivien), un peu sceptiques sur ce que nous ont proposé les agences... une fois au lit lumière éteinte, Julien a une idée lumineuse: ne pas faire l'excursion de 4 jours, se casser d'ici en bus à Uyuni et faire uniquement la 4e journée de l'excursion, dans le salar!
Et comme ça nous économisons du temps et de l'argent: 4 jours et 1200 bolivianos chacun (120€)!

Le lendemain, confortés dans notre choix, nous sautons dans le bus de 10h direction Uyuni. Il est important de noter que nous attrapons le bus de 10h à 10h30 et que pour la première fois c'est à nous de ranger les valises en soute où on veut!
Nous allons faire 6h de trajet en bus roots 4x4, il est vrai qu'en montant dedans nous avions remarqué les impressionnants pneus et la hauteur anormale du bus. Ça n'est pas pour rien, nous avonsnotamment dû traverser un torrent sur la route! Enfin... les 6h de route se sont bien passés, Julie n'a même pas été malade! ;)
A notre arrivée à Uyuni en fin d'après midi, rebelote: tournée des agences mais cette fois-ci en compagnie de 4 argentins rencontrés à l'hôtel de Tupiza et dans le bus. À 6 nous avons plus de chance de pouvoir partir le lendemain matin et d'avoir un prix intéressant. Effectivement, pour 150 bolivianos nous organisons un départ fort matinal pour le salar avec un retour en début d'après midi, ce qui nous permet de sauter dans un bus direction Potosi, afin d'y passer la soirée du nouvel an.
Une fois l'agence payée nous trouvons un hôtel, non sans mal en cette veille de réveillon. Mais heureusement l'un des argentins a la négociation dans le sang, il réussit à faire baisser le prix dese 3 chambres trouvées! Quelques courses et un dîner plus tard, nous allons nous coucher: demain réveil à 4h pour finir l'année en beauté!!!

Ça n'est pas la première fois du voyage qu'on met le réveil si tôt... on commence un peu à s'habituer, mais ça pique vraiment encore ;)
L'idée de cette excursion est de voir un lever du jour depuis le salar et puis bien sûr de s'amuser à prendre des photos dans ces conditions de lumière exceptionnelles. La première étape se situe à l'entrée du salar où une fine couche d'eau recouvre le sol. Dans le lever du jour, la lumière change de minutes en minutes, c'est vraiment fabuleux. Nous sommes toutefois un peu déçus, c'est très nuageux ce matin, cela réduit un peu l'impact du soleil... mais la magie est toutefois bien présente. Nous remontons en voiture pour la prochaine étape, un hôtel de sel. Il y en a plusieurs, du plus modeste (celui que nous venons voir) aux plus chics, tous construits avec des briques de sel, mobilier compris. À cet endroit, le sol est sec. On va également y contempler une statue géante en sel représentant le logo du Dakar. Il faut dire que cela fait quelques semaines qu'on en voit de partout, le Dakar passant ici dans une quinzaine de jours.
Nous commençons ici à faire joujou avec l'appareil photo, l'activité principale de cette excursion en définitive: notre gros chauffeur ronfle dans sa voiture et nous laisse crapahuter dans cette immensité blanche... la luminosité n'est pas optimale pour faire toutes les illusions d'optiques auxquelles nous avons pensées, satanés nuages, mais nous arrivons toutefois à en réussir quelques unes. Quelques km plus loin et quelques minutes de musique catholique bolivienne insupportable imposée par le chauffeur en plus, nous nous arrêtons au beau milieu de nulle part avec un horizon dégagé à 360° et un silence de plomb. Encore quelques photos et pas mal de contemplation puis nous rentrons... Étant en avance, le chauffeur accepte de s'arrêter dans une zone un peu plus inondée que la première. Les orages en fond et le reflet du ciel et des montagnes sur le sol sont totalement hallucinants! Les photos devraient vous surprendre!
Avant de rentrer, nous passons dans un lieu étonnant (étonnant d'y aller avec cette excursion au salar et étonnant en soi): le cimetière de trains. On y trouve une bonne vingtaine de locomotives à vapeur arrêtées depuis moins de 40 ans. Cette ambiance est bizarre, cela donne un décor hors du temps, tout autant que les hordes de japonais qui débarquent à ce moment là (une bonne cinquantaine armés de reflex réglementaires et habillés comment dire... bizarrement). Voilà, le salar c'est fait. C'était à la hauteur des hautes attentes et nous sommes contents de l'avoir fait ainsi (pour des personnes voyageant en express et voulant optimiser leur temps, ce trip de 4 jours est toutefois un très bon deal de notre point de vue).
Nous rentrons en ville et déjeunons dans le comedor du marché. Pour 13 bolivianos, 1.3€, on nous sert un bouillon de poulet avec maïs et une purée de je ne sais quoi... ça n'est pas un must gustatif mais ça a le mérite d'être chaud, rapide et sacrément économique! Il est probable qu'on mange dans ce genre d'endroits très souvent.

Et voilà, nous avons bouclé la boucle! Nous montons dans un nouveau bus folklorique (bagages sur le toit, pare bufle, autocollants drôles...) et rentrons de pleins pieds dans ce nouveau voyage qui s'annonce en Bolivie.

Ce soir c'est le réveillon du JDL, nous avons un hostel mais pas plus... une chose est sûre, nous aurons aussi très sommeil!

Julie(n)


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