lundi 20 janvier 2014

36 - La Paz et la death road

Après l'entorse à la cheville de Julien, notre programme est: gros repos à La Paz! Rapidement, une longue liste de choses à faire depuis le fond de notre lit est élaborée
: préparer le Pérou, réfléchir et prendre des contacts en Nouvelle Zélande, caler le Machu Pichu avec Johanna, profiter un peu de la paz en visitant des musées et en mangeant dans les restaurants conseillés par les copains voyageurs...
Les premiers jours se passent sans encombre dans notre hostel et depuis le fond de notre lit nous arrivons à barrer pas mal de choses sur la liste.

Deuxième jour première sortie, il faut dire que le temps pluvieux et greleux digne d'un mois de mars à Paris ne nous a pas donné envie de nous précipiter dehors. Première sortie donc au restaurant français "chez moustache" et là c'est le paradis du français et des moustachus: la salle est entièrement vouée à la moustache (ne cherchez pas les photos, nous avions oublié l'appareil).
La lecture du menu sur l'ardoise nous fait saliver, ça sera pour nous : salade de chèvre chaud (toasts de chèvre accompagné de figue) à partager en entrée, canard sauce poivre et pavé de boeuf sauce bleu en plats et pour termimer une farandole de desserts. Il faut dire que lorsque nous avons vu la carte des desserts, Julie n'avait déjà absolument plus faim, mais comment résister à une carte composée des meilleurs desserts pour un français (tiramisu, crème brûlée, île flottante...) Nous sortons de là rassasiés, avec un petit dijo pour la route offert par le patron cuisto...
Jusque là nous sommes ravis de notre première sortie à La Paz et même si l'addition est bien supérieure à nos habitudes boliviennes, nous nous promettons de revenir d'ici la fin de notre séjour en ville...
Malheureusement, quelques heures plus tard, tout va changer. Julie est malade toute la nuit sans trop savoir pourquoi : plus habituée à l'alcool ou alors plus habituée à manger autant le soir? enfin nous avons quand même du mal à penser qu'il s'agit de quelque chose de pas frais au restaurant... C'était tellement bon! Ah oui nous allions oublier le meilleur du meilleur: le pain à volonté (mini baguettes croustillantes) et le beurre salé !

Après une nuit désastreuse nous sommes désormais tous les deux alités: l'un le pied en l'air et l'autre recroquevillé sur son ventre... le troisième jour se passe ainsi! La todo list en prend encore un sacré coup.
Doucement nous reprenons des forces et profitons pour balader un peu les jours suivants, le musée folklorique et ethnographique avec une très belle collection de chapeaux et de costumes de fêtes, le musée d'art contemporain dans une belle maison de Gustave Eiffel et enfin le marché pour acheter des couillandres par milliers... Ces quelques jours ont été bien mis à profit en définitive, nous sommes reposés et la todo liste est bouclée! Ce temps pris va nous permettre de mieux gérer le temps qui nous reste en Amérique du sud: 2 mois et tellement de choses à voir et à faire encore.

Encore plus que jamais, nous allons devoir faire des choix dans nos prochaines vadrouilles. Le temps, l'argent, les envies, la forme physique... il faut parvenir à trouver le bon équilibre! Après ce travail, notre séjour en Bolivie a été fortement revu: pas possible de monter les 6000m du Huayna Potosi, pas le temps d'aller se faire plaisir dans la jungle du parc madidi (on ira en jungle amazonienne au Pérou à la place), pas de randonnées autour de la paz... vous voyez, même avec beaucoup de temps, il n'y en a jamais assez!
Mais après réflexion, on est satisfaits des choix réalisés. Le planning des prochaines semaines est posé, le timing global est bon et les prochaines étapes sont excitantes.
Parmi les attractions connues du voyage, il y en a une qui inspire autant la curiosité que la méfiance: la route de la mort! Qui n'a pas vu de reportage montrant ce chemin escarpé au bord de falaises immenses, emprunté par des centaines de camions par jour... la route élue la plus dangereuse du monde par un cabinet d'assurance américain? Depuis le début du voyage, le sujet est récurrent dans les discussions avec les voyageurs, la famille et les amis: "vous allez y passer? C'est pas trop dangereux? Ça vaut vraiment le coup?"...etc. La portion de la route la plus dangereuse (2500m de dénivelé en 30km) a été remplacée il y a quelques années par une autre route bien plus sécurisée. A ce jour, la route anciennement bondée n'est empruntée que par quelques voitures de locaux et par... des touristes à vélo!
L'intérêt de la route ne repose pas uniquement sur sa dangerosité: c'est au total 3500m de descente en 55km, un régal en vtt et un régal pour les yeux aussi. En effet, les paysages passent de haute montagne froide et rocailleuse andine à jungle dense humide chaude et verte, le tout en passant dans des vallées et sur des falaises impressionnantes. Le danger vient donc surtout de celui qui est sur le vélo, à condition d'avoir un bon vélo et des guides responsables: nous allons donc dans une agence recommandée par le couple de français que nous avions rencontrés à Villa la Angostura.

L'agence nous donne bonne impression. Ils paraissent ultra rodés, l'équipement fourni est complet, le prix correct... cela finit donc de nous décider. Le quartier est plein d'agences organisant l'excursion mais nous ne chipotons pas, parfois il ne faut pas chercher au plus bas prix et faire confiance aux agences recommandées.
Voilà, comme souvent dans ce voyage, nous partons en excursion très tôt un dimanche matin (peut être une vengeance du sort... nous qui aimons tant glander le dimanche d'habitude). À 6h le réveil sonne, à 7h nous sommes devant la porte de l'agence, un peu en avance même! Nous allons avec contentement constater qu'il y a plus de monde que prévu lorsque nous avons payé et donc comme convenu ils vont nous rendre un peu d'argent. Nous prenons notre matériel et les 11 personnes plus les 2 guides et 2 chauffeurs grimpent dans les 2 minibus Toyota (la star des véhicules d'agence de voyage). La traversée de la paz est assez rocambolesque, les ruelles cabossées et escarpées s'enchaînent tandis que la ville est déjà bien réveillée... comme quoi la messe du samedi soir ne les empêche pas de se lever tôt le lendemain.
Notre minibus galère un peu dans les montées mais nous arrivons enfin. Nous allons petit déjeuner au sommet de la route, 4800m à la cumbre. Il fait froid mais le café en poudre fait du bien... après une paire de tartines ingurgitée, place au briefing. Les recommendations utiles se mêlent aux conseils basiques pour faire du vélo, mais le guide fait court. Il faut dire qu'il fait très froid... nous sommes dans les nuages, il pleut et il y a un peu de vent: le top!
Nous nous mettons rapidement en selle, la première partie de la descente commence. Il s'agit d'une route goudronnée, mais les conditions météo nous empêchent totalement d'apprécier le paysage et la descente... il faut dire aussi qu'on a même droit à de la grêle par moments!
Mouillés, frigorifiés et le visage tapissé de projection des roues, nous parvenons au bout de cette première portion. Nous remontons dans nos minibus et tentons péniblement de nous réchauffer. Nous avons un peu le cafard aussi... la météo ne semble pas être au rendez vous et va probablement nous gâcher le plaisir. Après quelques kilomètres, les véhicules s'engouffrent dans un chemin: là on y est!

Le guide nous fait un 2e briefing et nous donne encore quelques bonnes explications: ici on roule à gauche afin que quand 2 véhicules se croisent celui qui est du côté du ravin puisse regarder ses roues par la fenêtre, freiner quand il y a des animaux genre poules ou moutons qui traînent sur le chemin... sympa!
La descente démarre, nous y allons tranquillement en suivant la cadence du guide qui est en tête de file. Dès le début, les nuages commencent à s'éclaircir et nous pouvons profiter de quelques magnifiques points de vue. C'est beau, impressionnant, excitant... mais ça ne fait pas peur! Le chemin est assez large, il n'y a presque pas de circulation et nous avançons à allure modérée. De temps en temps nous faisons des haltes imposées pour prendre des photos (vivent les excursions en groupe) mais ça s'enchaîne vite. Et même très vite! Lorsque le guide nous informe qu'il ne reste que 15 minutes, nous sommes surpris, nous pensions en être à la moitié au maximum. Comme quoi 30km en descente, ça passe tout seul, même pour Julien en mode "boc un demi". En même temps, Monsieur a fait le riche en prenant un vélo suspendu... mais il a bien fait, la cheville n'a pas couiné un seul instant.
La fin de l'excursion est sympathique, nous buvons une bière dans un rade pendant qu'ils nettoient nos vélos crasseux puis partons dans une sorte de restaurant avec piscine et douches. Restaurés, à peu près lavés et bien piqués par des moustiques de compétition, nous rentrons à la paz. Pendant le trajet, Julien se renseigne auprès des derniers inscrits pour savoir le prix qu'ils ont payé: 50 bolivianos de moins chacun (soit 10€ pour nous deux)!
Une fois arrivés, nous fonçons à l'agence réclamer notre dû. Là, une jeunette encore jamais vue nous explique qu'elle n'est pas au courant et que la seule solution est de revenir le lendemain... Julien lui répond que ça ne nous regarde pas si ça les amuse de changer d'employé tous les jours et que la seule solution est de nous rendre de l'argent tout de suite, sans quoi nous ne quittons pas son bureau... à ce moment là ils se souviennent qu'ils ont le numéro de téléphone de la patronne. Après encore quelques discussions appuyées, nous n'allons récupérer qu'une partie de ce que nous attendons. Énervés, nous leur promettons de leur laisser une référence acidulée, ce que nous faisons directement en rentrant! ;) ils ont fait des prix inférieurs aux derniers inscrits ce qui fait que ceux qui réservent par anticipation dans le même groupe paient plus chers, incompréhensible!

Voilà, le petit coup de calgon n'a pas non plus gâché le plaisir de cette excursion. C'est fait et bien fait: encore une mission réussie par canard WC!
Demain nous partons à Copacabana (si si, en Bolivie) pour commencer notre visite autour et dans le lac Titicaca, une autre grande étape du voyage!

Julie(n)
Les photos


2 commentaires:

  1. Un petit bonjour depuis le paris pluvieux et frais à Julie... et Julien que je ne connais pas !!
    Merci pour vos belles photos et vos récits de voyage (bon, je n'ai pas tout lu ;))
    Espère que gastro et entorse sont maintenant derrière vous et bonne suite de voyage !
    Bises
    Elisabeth (Girot)

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  2. Merci Elisabeth de nous lire! A bientot a Paris ou ailleurs ;)

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