mardi 5 novembre 2013

18 - Talca - tremblement de pierres

Pour cette descente vers le sud, nous allons procéder par sauts de puce avec des trajets moins longs que ces dernières semaines. Nous allons probablement garder le même rythme (une étape significative tous les 3 ou 4 jours). Mais avant cela, il faut absolument qu'on trouve un endroit convenable pour se poser un peu. Voilà 2 mois et demi qu'on enchaîne sans temps mort significatif, on accuse un peu le coup (l'organisme s'est chargé de nous le rappeler:
nous avons chopé une bonne crève, gratifiée d'une petite sinusite pour julie...). Le kit pharmacie minutieusement réfléchi avant de partir s'avère aujourd'hui très utile ;)

Nous nous dirigeons aujourd'hui vers talca, ville à 300km au sud de santiago, qui, au delà de sa position géographique intéressante pour faire étape, offre la possibilité d'aller randonner dans des parcs nationaux proches. Nous ne pourrons pas faire tous ceux qui se présenteront sur notre route: il sont nombreux, nous n'avons pas un temps infini et l'accessibilité n'est pas toujours géniale.
Notre journée de transit se déroule comme sur des roulettes: la manoeuvre de transit à santiago pour faire des retraits et du change de dollar a bien fonctionné, on a un rdv sur la place du centre ville de talca avec un hôte couchsurfer trouvé 2 ou 3 jours plus tôt...
Une fois sur la place, on se dit qu'il va être facile de nous reconnaître, dans cette ville non touristique, sur cette place pleine de locaux, avec nos carapaces sur le dos et nos allures de gringos ;)
Le temps passe et le délai de retard raisonnable touche à sa fin... nos appels sur son mobile restent sans réponse... Ça sent le lapin. On se met en terrasse d'un restau pour avoir internet et on essaie de trouver un plan B. On relance la 2e personne ayant accepté de nous héberger sur couchsurfing et on regarde des hôtels : ils sont peu nombreux, chers, loins... Google map n'aime pas cette ville aux noms de rue particuliers, on va en parler, et nous n'avons pas de carte non plus. Ça sent le pâté de lapin!!!

Après quelques messages de désespoir à Carla (autre couchsurfer), elle finit par nous répondre et le temps qu'elle s'organise, 30 min après avoir parlé au téléphone elle nous récupére sur la fameuse plaza de armas où nous venons de passer les 4 dernières heures... le sourire nous revient!
Nous nous rendons chez elle et nous faisons connaissance autour d'une bouteille de vin. Carla nous donne des bons plans pour la suite de notre voyage au Chili, en Bolivie, au Pérou et en Équateur (elle est rentrée il y a 18 mois de 2 ans de voyage) puis nous sort sa documentation sur la région.
Enfin elle nous explique le fonctionnement de la ville de Talca. Un peu à l'image de Brasilia, talca n'a pas vraiment de nom de rue, c'est une numérotation combinée à une direction. Le point central est la plaza de armas, de là il y a la rue numéro 1 nord, 1 sud, 1 est, 1 ouest puis le numéro 2 nord, etc. Étrange, ça a été assez difficile pour nous de nous repérer il faut dire que nous n'avons jamais eu de plan de la ville. Autre découverte, a Talca et dans beaucoup d'autres villes chiliennes il y a des taxis, des bus et... des voitures collectives: entre le bus et le taxi, il s'agit de voitures qui font des trajets prédéfinis, les gens montent et descendent sur le trajet quand ils le souhaitent. Étonnant mais efficace.
Au final la soirée a été très sympatique, nous partons nous coucher, Carla nous invite à passer la journée du lendemain avec elle et une de ses amies...

Samedi matin, nous partons faire quelques courses au marché couvert, beaucoup de monde, beaucoup de produits, Carla nous fait goûter un pain local qui est cuit dans la cendre, la tortilla humada, très bon avec une croûte bien croustillante! Nous achetons quelques fruits et légumes, des artichauts... ça fait quelques temps que les artichauts nous font saliver au Chili, nous sommes impatients de les goûter. Ils ont fière allure, ils sont généreux et bien gros... nous allons nous régaler!
Sur le chemin du retour nous récupérons l'amie de carla et son fils de 4 ans puis nous rentrons à la maison. Nous mangeons tranquillement avant de partir en balade nous pour tout d'abord aller prendre le dessert au bord du río Maule, un dessert typique du Chili, le mote con huesillos: un étrange mélange de blé, de pêche séchée servie dans du jus de pêche... résultat nourrissant et rafraîchissant.
D'un coup de voiture nous montons une colline pour voir la vue sur la ville de Talca, une fois de plus une ville très étendue avec très peu d'immeuble, il faut dire que Talca a subi un tremblement de terre 8.9 sur l'échelle de Richter en 2010. La ville garde encore aujourd'hui des cicatrices de cet incident, il n'y a pas eu beaucoup de morts ici car les gens sont habitués et savent réagir mais beaucoup de constructions sont encore à terre aujourd'hui ou des édifices publics sont abandonnés à moitié effondrés (malgré les nombreux chantiers de reconstruction encore en cours).
Nous redescendons de la colline et nous nous rendons après quelques détours, quelques appels à un ami pour connaître le chemin, quelques traversées de rivière en voiture... À un lac en plein cambrousse très joli. Carla se baigne dans l'eau gelée, Pedro sympathise avec tous les gens aux alentours et nous nous prélassons sur une couverture au bord de l'eau. Un fin de journée paisible quand un camion arrive de nulle part et décharge 16 badauds. Ils installent leurs chaises et ouvrent leurs bières à quelques mètres de nous... 10 minutes plus tard ils remballent tout et partent en laissant quelques cannettes de bières au sol... étrange comportement, carla nous explique qu'ils font partie d'une catégorie de bof chilien bien connue mais dont nous avons oublié le nom!
A notre tour nous partons du lac, nous passons au supermarché et nous partageons un repas avec toute la tribu plus la maman de carla qui se joint à nous. Et puis dodo, demain réveil 6h.

La raison principale de notre étape ici se prénomme Parque altos de lircay. La mission acceptée pour ce dimanche est donc de s'y rendre avec l'unique bus permettant d'y arriver assez tôt pour randonner, à 7h 15... notre taxi réservé est à l'heure et revient un peu moins cher que prédit, soit 3.5€. Ça c'est cool, la maison de carla étant significativement excentrée, difficilement retrouvable (une adresse de 4 lignes et dans une rue bis...) et les transports étant bien trop compliqués, on va prendre le taxi pour se déplacer.
Notre bus arrive à l'heure et nous avons eu le temps d'acheter les provisions de mouchoirs indispensables. Ce bus local est très roots, avec de vieux sièges à la corde et renfoncés, rehaussé et très poussiéreux... une heure de trajet plus tard on comprend pourquoi. Nous faisons au moins 25km sur une chemin caillouteux et pas toujours très plat, ça nous réveille même si cela pose des problèmes à julie pour boire le joghourt ;)
A 9h nous entrons sur le chemin qui nous dirige à l'entrée. Peu de monde dans le bus va dans le parc à part 2 touristes en plus de nous, en ce dimanche matin ceux qui ne vont pas pêcher à la rivière doivent sûrement aller se confesser ;)
Ces 2 touristes s'avèrent être des allemands un peu stressés par le temps de randonnée à caler en fonction de l'horaire du dernier bus de retour. A force de s'arrêter toutes les 5 minutes pour demander conseil, on passe devant. Sur quelques kilomètres, ils nous ont donc un peu traqué... on doit avouer s'être un peu senti comme des maquisards ;)
Nous faisons quelques pauses, le rhume nous gênant un peu... ils passent devant et disparaissent. Nous progressons dans une forêt haute et plutôt dense sur un chemin bien tracé surplombant une rivière, très beau et agréable. La randonnée choisie est annoncée entre 8 et 10h aller retour. Notre progression nous semble à peu près conforme, mais il est évident que la grosse ascension qui nous attend sur la fin va être le révélateur... vers 11h30 nous parvenons au pied de l'ascension. Après 1h de montée et 2 ou 3 pauses, ça monte sec et le souffle est court, c'est le moment de déjeuner. On choisit le dernier coin d'ombre pour s'installer (la haute forêt a rétréci avec l'altitude jusqu'à disparaître complètement). Une fois la grosse salade de pâtes mangée, nous repartons. Au bout de 5 minutes, nous croisons nos voisins teutons qui nous avouent avoir abandonné l'ascension devant un panneau indiquant que le sommet se trouve à 1h. N'étant pas encore à la moitié du temps accordé à la randonnée, nous nous disons qu'ils sont trop stressés, d'autant plus que le retour ne va être que de la descente, ou presque... après quelques calculs savants, on se fixe une limite de non retour: 14h. Tranquillement mais sûrement nous reprenons l'ascension rocailleuse. 13h45 nous sommes en haut, après une traversée de petit champ de neige. Allemagne 0, France 1!
Nous nous trouvons sur l'enladrillado, plateau rocheux immense (environ un stade de foot) au sommet d'une montagne, impressionnant et splendide car il surplombe la vallée et fait face à des sommets enneigés. Ce site est réputé comme étape de la bien connue route des ovnis, ressemblant à une piste d'atterrissage parfaite pour soucoupes volantes d'extra terrestre amateurs de randonnées... Le temps de prendre des photos et de faire le tour, 14h05: on fout le camp!
La descente est longue, les orteils piquent et les cuisses chauffent... nous faisons peu de pauses, il faut absolument enquiller des km et se rapprocher afin d'évaluer si on est bien dans les temps. Il semblerait que des montées soient apparues dans la journée et le début de la rando s'est un peu allongé. 8 minutes avant l'heure, nous arrivons au bus. Il y a beaucoup d'agitation autour et nous profitons de cela pour filer illico à l'intérieur: bingo nous avons les 2 dernières places assises! Nos compagnons germaniques sont sagement installés devant nous, ils ont sûrement attendu le bus pendant 2h... Allemagne 0, France 2! ;)
Le bus continue de se remplir, jusqu'à que les gens soient épaule contre épaule dans l'allée et entassés dans l'entrée. 3h de bus plus tard, nous arrivons à talca. Un taxi et une soupe, on dort comme des bébés.

Suite à ce dimanche intensément sportif, nous nous sommes concocté un lundi tranquillement touristique. Le programme c'est de se réveiller, mais pas trop tôt quand même, de prendre un bus direction constitution et de rentrer en train.
Nous voilà donc partis, démarrage en taxi, arrivée à la bus station de talca nous attrapons un bus au vol, 2h plus tard nous faisons le marché de constitution afin de compléter notre pique nique... Là nous papotons avec Juan Carlos un vendeur de légumes, il est très curieux et content de nous indiquer la plage ou nous allons prendre notre repas. Il nous conseil de prendre le bus pour nous y rendre, il faut dire qu'aujourd'hui nous avons ranger nos tenues de sportif, Julie à même sortie les tongues... quelle erreur! Nous n'écoutons pas les conseils de Juan Carlos et partons à pied direction la plage... 1h plus tard, suite à une balade sans grand intérêt, nous approchons des plages, le vent est très fort et il fait froid. Surprise le sable de la plage est noir!  Nous pique niquons très rapidement légèrement à l'abri du vent dans une cabane de surveillant de plage, nous prenons quelques photos et nous rebroussons chemin sans même penser à aller toucher l'eau de l'océan pacifique agité.
Nous tentons d'attraper un bus pour remonter vers la gare, sans grand succès, nous marchons encore... la ville de constitution garde elle aussi des traces du tremblement de terre de 2010, il faut dire que les dégâts du tremblement de terre ont été accentué par un tsunami qui lui a causé beaucoup de mort... aujourd'hui dans la ville on peux voir des panneaux qui recommandé des évacuations en cas de récidive, ainsi que des marques de hauteur impressionnante atteinte par celui de 2010.
Nous gagnons la gare tout exciter à l'idée de prendre le train, une première pour nous en amerique du sud... il faut dire que c'est un train un peu spécial, le seul tronçon encore existant d'une ligne qui a l'origine traversait les andes. Ce train dessert en partie des villages inaccesible par la route. L'ambiance est donc très particulière, il est possible de demander au chauffeur de s'arrêter à n'importe quel moment... nous sommes une vingtaine de personnes à monter dedans, seulement 2 autres touristes... c'est parti! Les paysages sont beau, les villages sont tout petit, et sont d'une in accessibilité impressionnante. Il est effectivement très facile de demander au chauffeur de stopper le train puisqu'il est dans une cabine complètement vitré avec une porte que les voyageurs peuvent ouvrir et ferme au gré de leur questions. En achetant nos tickets on nous avez annoncé 3h15 de voyage... après avoir fait quelques petites sieste, apprécier le paysage, fait une pause pour croiser le train inverse...attention une vrai pause de 10 min ou tout le monde descend du train, certain vont au bar et d'autres papotes sur le quai... les 3h15 sont largement écoulé et nous ne sommes toujours pas arrivée... effectivement nous avons mis plutôt 4h15...
Arrivé à talca nous nous apercevons que le train stoppé légèrement avant le terminus, suite au tremblement de terre, la gare est désaffecté à été déplace de quelques mètres (une habitué chilienne que nous allons rencontré souvent par la suite).
Nous rentrons tranquillement et passons une dernière soirée avec carla et une amie autour d'une bouteille de vin, ce séjour chez carla à été très agréable, nous nous sommes senti comme chez nous, mais il faut bien continuer notre route...

Haste luego
Julie(n)


2 commentaires:

  1. Et pour vous la confession c'est pour quand (j'ai tellement rit en lisant ça ) !!! continuez bien muecho besos !

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  2. dis 1 litre = combien de copec ? Mdr !!!

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