lundi 25 novembre 2013

23 - Naviera austral - la croisière s'amuse

Bien préparés psychologiquement et pharmaceutiquement pour nos 24h en mer, nous observons l'agitation autour du bateau: des touristes en sac à dos bien sûr, d'autres à vélo ou en hippie van, pas mal de locaux aussi marmaille comprise...
mais le transport de personnes est loin d'être la seule activité de ce bateau. Des camionnettes déchargent des marchandises diverses et il y a même un 35 tonnes qui se lance dans une marche arrière sur le ponton avec virage très serré au bout pour entrer dans le bateau, étonnant et divertissant!
Il y a plusieurs moyens d'accéder et de repartir de la Patagonie. Un classique est de descendre en bus du côté argentin et de remonter en bateau côté chilien via les fjords (navimag, 4j et 500 US$). Mais comme on n'aime pas trop faire simple ni faire comme la masse et que nous cherchons des alternatives économiquement plus rentables, on ne fait rien de cela :) Ou plutôt on va le faire différemment.
Nous avons mis à profit notre passage dans l'île de Chiloé en trouvant un bateau qui part du sud de l'île pour rejoindre le continent 250km plus bas au point d'entrée principal pour la route australe, coyhaique. Plus loin nous retournerons encore une fois du côté argentin avant de finir notre course patagonienne à punta arenas, au chili! De là bas nous prendrons un avion pour santiago puis un bus vers le nord. La carte du blog met cela en images. Mais tout ça c'est dans 3 semaines environ. Revenons à notre bateau!

Ce bateau fait un trajet bien plus court que son compatriote navimag, mais il devrait nous donner un aperçu suffisant des paysages tout en s'arrêtant dans des villes presque inaccessibles autrement que par voie maritime. Il a un autre intérêt majeur, il nous coûte à peine 20€! Ceci grace aux subventions de l'état chilien qui souhaite simplement rendre possible la vie dans ces contrées reculées de son territoire.
En entrant dans le bateau surprise, nous ne sommes pas à côté! Enfin pas vraiment... nous sommes chacun installés sur une banquette de 3 personnes. Dans un premier temps nous maudissons la jeune qui était plus concentrée sur ces textos que sur la vente de nos billets. Mais plus tard nous comprenons qu'il y a une explication logique: le placement se fait plutôt de manière aléatoire et il est pratique d'avoir une place sur une banquette vide, ça fait un lit de fortune pour passer la nuit :)
Sur les nombreux écrans disposés, on diffuse la télévision... des films chiliens médiocres et des séries genre "plus belle la vie". Mis au niveau chilien, ça donne un résultat des plus mauvais jamais observés qui frôle la torture psychologique !
Après quelques heures, le bateau démarre enfin. Les touristes, principalement français, se couchent et les chiliens papotent en regardant la télé. Nous nous équipons de bouchons d'oreille et de cache oeil (le truc qu'on donne dans les avions longue distance) et hop, au dodo! Il faut dire que les cachetons chiliens pris avant l'embarquement font un effet boeuf, on est complètement dans les vapes.
Nous nous réveillons dans la nuit, le bateau tangue fort... comme on le présageait, la traversée de la première partie entre l'île et les fjords est bien exposée à l'océan pacifique. Julie reprend un cachet et sombre dans le néant ;)
Vers 7h du matin, nous arrivons dans le premier port desservi. La nuit a finalement été très calme et l'annonce de l'arrivée permet à Julien d'ouvrir un oeil et d'aller profiter du spectacle offert par le paysage au soleil levant. L'occasion aussi de découvrir un touriste ayant eu la merveilleuse idée de s'installer sur le pont pour dormir, un bon fruitos celui là! Encore un peu de sommeil et nous nous réveillons vraiment vers 9h, profitons de la cafétéria pour déjeuner avec un cappuccino et prenons place dans nos sièges plutôt confortables en définitive. Entre les fjords la mer est d'une limpidité rare, nous arrêtons donc de prendre les médocs assommant afin de profiter du temps calme et des paysages de rêve, Julie passe sa journée à bosser sur le cahier de voyage (beaucoup de retard à combler), Julien alterne glande sur la tablette et photographies depuis le pont. Il faut dire que le spectacle offert est splendide, les paysages merveilleux défilent doucement mais sans discontinuer... les heures aussi. Au passage on planche sur le plan de bataille de ces prochains jours, ça va être sympa mais c'est pas gagné d'avance! ;)
Le soir arrive, nous avons fini nos provisions de nourriture. L'arrivée est à notre connaissance prévue vers 23h, dans peu de temps maintenant... l'heure arrive et toujours pas d'annonce faite, on a a priori un peu de retard, pff galère! On ne sait même pas comment on va pouvoir gérer le bus et l'hébergement à l'arrivée... pas moyen de planifier cela avant de partir. Et là le speaker entre en scène en annonçant qu'on arrive, mais pas dans le bon port! Entre inquiétude et soulagement Julien part se renseigner. Nous sommes encore bien loin de l'arrivée et pour des raisons inconnues, le trajet n'est pas de 24h mais de 36h... ok admettons, on peut donc dormir sereinement sans se soucier des galères de l'arrivée (première fois de notre vie qu'on est plutôt contents à l'annonce de 12h de retard).

Le lendemain matin nous reprenons la routine, le cahier de voyage de Julie fait un  bon en avant inattendu, rattrapant presque tout le retard, et l'appareil photo se remplit d'images incroyables... vers midi nous arrivons à puerto Chacabuco. On aperçoit de loin 3 minibus qui nous attendent sagement et nous quittons avec un petit pincement au coeur notre bateau, c'était bien en définitive cette croisière, on s'est bien amusés!

Julie(n)


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