mercredi 13 novembre 2013

20 - Villa la Angostura: 70 km à pieds ça use les souliers!

Après 12h de sommeil pour se remettre de notre ascension de volcan nous prenons un bus direction l'Argentine. Nous avons tellement bien travaillé le planning lors de ces derniers jours que tout est calé, nous n'avons plus besoin de réfléchir. Donc première étape Junín de los Andes... évidemment tous les beulus
allemands et américains de l'hostel sont dans le même bus que nous.
Après un passage de frontière efficace (ils ne fouillent pas trop sans hangar sous la pluie) nous arrivons à Junín. Nous avons presque eu envie de rester à ce poste de frontière, tellement il ressemble à un refuge avec sa cheminée.
Nous nous rendons directement à l'office du tourisme afin d'organiser notre randonnée du lendemain et là le drame: il n'y a pas de bus hors saison pour accéder au départ de randonnée... enfin si, il y a en un le vendredi et un le dimanche... nous sommes lundi. Autant dire que le planning prendrait un sacré coup. Nous avons la possibilité de faire du stop (faire du dedo comme ils disent ici) mais le vent à décorner des boeufs nous décourage. Nous passons seulement une nuit à Junín et dès le lendemain nous partons pour Villa la Angostura via la route des 7 lacs, la prochaine chose qu'on voulait faire.

Cette route réputée sillonne entre montagnes et lacs sur près de 130 km. En fait, il s'agit de 7 lacs principaux, car il y en a des millions :) elle peut se faire en voiture, en moto, en vélo... mais nous ça sera bien évidemment en bus. Nous avons pris les deux meilleures places de ce bus afin de profiter pleinement du spectacle: les sièges à l'entrée face au pare brise. Autre détail important, Julien passe un coup de mouchoir sur l'extérieur de la vitre latérale avant de s'asseoir: il faut limiter les tâches sur les photos! Les paysages sont superbes et le soleil est au rendez vous: rivières et bords de lacs turquoises, contrastes hallucinants, les montagnes colorées et enneigées au loin... on mitraille de photos et on en prend plein les yeux. Les photos nous paraissent bien retranscrire cette visite assis mais mobile (ce que les gens adorent faire ici).
Nous arrivons à Villa la angostura (prononcer "bicha", on est en Argentine on vous le rappelle!) sans avoir pu réserver d'hostel, le vent ayant coupé les lignes pour toute la ville de Junín... après une brève frayeur en regardant les dispo et les prix sur internet depuis un wifi gratuit au coin d'un trottoir, nous arrivons dans un hostel accueillant au staff sympathique. Il nous recommande une autre ballade que celle envisagée pour l'après midi et nous donne une technique pour entrer gratos dans le parc ciblé le lendemain: impeccable.
Rapidement installés et nos sandwiches engloutis, nous sautons dans un taxi qui nous dépose un peu au dessus de la ville à un départ de randonnée. Nous faisons une ascension en sous bois, direction le belvédère. La forêt est belle et colorée, le panorama en haut est à couper le souffle: montagnes, lacs, nuages menaçants et rayons de soleil... nous cheminons ensuite vers une cascade projetant 60m plus bas une rivière dévalant la montagne. L'occasion de se poser et de goûter au bord de l'eau. Pour rentrer nous suivons cette rivière sur des chemins improbables qui nous font ressortir par magie à 3 blocs du centre.
Une fois rentrés à l'hostel, nous faisons connaissance avec des français.
Un couple de Montpellier en tour du monde depuis 7 mois et Thomas d'île de France dont le métier est inspecteur du travail. Nous passons une soirée très drôle, il faut dire que Thomas est très pince sans rire et a quelques histoires croustillantes à raconter. Nous rejoignons notre dortoir vers minuit, il faut être raisonnable car demain randonnée.

Nous nous levons tôt, engloutissons nos petits déjeuners et sautons dans un bus, à 8h35 nous arrivons à l'entrée du parc encore fermé. Tant mieux, tout est calme et nous avons une combine pour rentrer gratuitement. Nous longeons une belle plage le long d'un lac, nous nous rendons compte à ce moment là que nous avons oublié l'appareil photo... sans commentaires, et très innocemment nous nous engouffrons dans la forêt et empruntons un chemin désaffecté qui rattrape 1 km plus loin le chemin aujourd'hui utilisé. Le tour est joué nous sommes dans le parc! Nous nous faisons un peu petits tout de même car il n'y a personne d'autre...
Nous entamons nos 24km en sous bois d'un bon pas et calculons nos kilomètres récemment parcourus: nous nous rendons compte que nous en sommes à 70km à pieds en 10 jours... pas mal!  Au km 11 nous descendons voir une plage le long du lac caché, paradisiaque, l'eau est encore une fois turquoise mais très froide. Nous continuons notre chemin, nous rentrons dans la réserve arrayanes qui protège une des dernières forêts naturelles d'araucaria. Ce sont des arbres au tronc orange et très froids au toucher, c'est assez surprenant on a l'impression de toucher de la pierre... au bout de cette péninsule une fois de plus un lac, encore une fois nous sommes ébahis, tout est calme, pas un bruit, nous déjeunons tranquillement sur des rochers au soleil.
Demi tour nous parcourons rapidement les 12km en sens inverse et nous sortons du parc par la véritable entrée comme si de rien était... il faut dire qu'entre temps un peu de gens sont arrivés pour promener. Mission accomplie. Cependant il n'y a pas de bus pour nous ramener en ville. Du coup nous faisons un peu de stop: très efficace la première voiture s'arrête. Un monsieur nous ramène dans le centre et nous explique qu'une journaliste française est venue il y a peu de temps à Villa la Angostura enquêter sur l'éventuelle vie d'Hitler dans une maison cachėe entre lac et montagne... nous sommes septique mais l'homme nous dit de regarder sur internet, c'est paraît-il très connu... il s'agit en effet d'une rumeur réputée, accompagnant les nombreux récits de débarquements en patagonie de trésors allemands après la guerre.
Une fois en ville nous changeons nos dollars contre des pesos argentins à un taux que nous n'avions pas espéré si haut en dehors de Buenos Aires. Bonne nouvelle donc, on va économiser encore pas mal d'argent.

Content de notre halte à Bicha nous plions bagage avec nos liasses de billets... direction le courchevel argentin: Bariloche.

Saludos
Julie(n)


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