samedi 30 novembre 2013

25 - Cueva de los manos

Au menu du jour, passer pour la 4e fois la frontière chili argentine et trouver un moyen d'accéder à l'estancia (fermes reconverties en gîtes) repérée, la seule façon d'accéder à un site de peintures préhistoriques perdu au milieu du désert patagonien qu'est la pampa. C'est pas gagné!


Mais une chose après l'autre, pour le moment il faut éteindre ce satané réveil et se préparer. Petite parenthèse, nous n'avons probablement jamais autant mis de réveil que dans ce voyage! Ça doit faire un bon mois qu'on ne s'est pas réveillés sans, gentiment en mode grasse matinée... vous voyez un peu comme c'est dur?! ;)
Ce matin nous partons avec le van bus du mari de la femme nous ayant accueillis à l'hostel la veille... c'est bien pratique tout ça! Après une petite tournée de la ville frontière (chile chico) afin de charger quelques collègues vadrouilleurs, nous filons au poste de douanes tout proche. Cela prend plus de temps que prévu car ils sont en grève (les chiliens semblent bien aimer ça aussi) mais on passe le temps en discutant avec un couple franco espagnol que l'on croise depuis quelques jours. Le no mans land est assez étonnant (le concept l'étant déjà pas mal): il semble très ouvert, on aperçoit des habitations proches et même des mecs à cheval... après quelques coups de tampons supplémentaires sur nos passeports et sur les formulaires inutiles remplis pour la 15e fois, un douanier argentin nous fait une blague avant de partir : il demande au chauffeur de s'arrêter en faisant mine de vouloir fouiller... avant de lui dire "non c'est bon", super détendus ces argentins! Ah oui, autre signe flagrant de forte détente: les mecs écoutaient à fond du métal dans leurs bureaux, ça s'entendait dans tout le poste frontière. Sacrés argentins...

En quelques minutes nous nous retrouvons à Los antiguos, dans le terminal... tous nos petits copains veulent filer directement à el chalten, nous laissons donc gentiment le responsable étant venu accueillir tout le monde leur vendre plein de billets de bus. Une fois que ça se calme un peu, Julien l'intercepte et lui explique nos plans. Le monsieur sourit, hoche la tête et tripote son portable. Il semble content qu'on souhaite faire étape dans le coin et nous confirme que ce qu'on veut faire est chouette. "Ne bougez pas, je connais le propriétaire de l'estancia, il s'appelle claudio, je l'appelle!". Résultat des courses: claudio nous récupère en voiture à la descente du bus dans la ville d'à côté pour nous amener gratos dans son estancia, on dort pour pas trop cher dans un dortoir pour 4 (on est seuls) pour un prix très raisonnable, bingo! Contents d'avoir géré facilement cette étape pourtant mal engagée (l'estancia est à plusieurs km de la route, au milieu de nulle part et desservi par les moineaux: la ruta 40), nous partons manger une pizza.

En effet claudio nous attend à la descente du bus, il nous charge immédiatement dans son gros pickup 4x4 flambant neuf et nous amène au supermarché faire quelques courses. Impeccable!
Le trajet vers l'estancia est hallucinant, la route serpente dans un décor désertique coloré et des animaux jonchent le parcours : des guanaco (lama des pampas) et des ñandus (mini autruche). L'estancia est au milieu de nulle part, c'est confirmé! Enfin si, au milieu de son modeste terrain: 45000 hectares!!!
Quand nous prenons nos appartements nous avons une mauvaise surprise... il n'y a pas de cuisine. A ce moment là nous craignons le pire, l'estancia faisant également restaurant... notre bonne étoile va rester avec nous, claudio accepte de nous laisser cuisiner dans la cuisine de la maisonnette derrière où vivent la cuisinière et son mari. On y trouve du gibier de guanaco fraîchement (ou pas) découpé, le four cuit de la viande... trop drôle! On y prépare une bonne plâtrée de pâtes en prévision de la grosse rando du lendemain et faisons la vaisselle en mode camping, rustique mais efficace! Ils sont cools ces argentins :)

7h réveil, 7h30 petit déjeuner superbe inclus dans le prix et 8h on se met en route. Depuis l'estancia file un chemin de terre qui atteint au bout de 18km au milieu du désert un canyon haut de 200m, de l'autre côté il y a les grottes.
Le ciel est somptueux, l'horizon hallucinant... nous croisons beaucoup d'animaux sauvages (troupeaux de guanacos et ñandus) et plus ou moins domestiques (chevaux, vaches...). Il nous semble même voir au loin une scène digne de national geographic: un guanaco courant à vive allure semble être poursuivi et la cavalcade s'arrête dans un grand nuage de poussière. Plus loin dans un lac séché on observe des traces de chat géant... c'était donc bien ça, un puma! Julien essaie d'être rassurant, ces animaux préférant fuir l'homme (la possibilité de se retrouver face à lui dans un endroit exigu étant très faible dans ce désert...) mais cela ne fonctionne pas trop :)
Nous espérons pouvoir monter dans une voiture à l'aller ou au retour, le trajet étant un peu long tout de même... aucune voiture ne passe et nous arrivons déjà au canyon. Le paysage change radicalement, des saules poussent autour de la rivière au fond et apportent un peu de vert. Nous faisons la pause déjeuner à la moitié de notre descente, le point de vue est magique.
La traversée est facile et la remontée un peu rude après le déjeuner... mais on arrive rapidement à l'entrée des cuevas. La visite longe la paroie du canyon et les lieux de vie (pendant 9000 ans) s'enchaînent, avec beaucoup de peintures étonnamment bien conservées. Il s'agissait de chasseurs cueilleurs dépendant principalement du guanaco.

La visite bouclée, on se remet rapidement en route. On pourrait s'incruster dans une voiture de visiteur mais ça nous paraît galère, le chemin de sortie partant 20 km supplémentaires à l'opposé de chez nous. Et puis le temps est clément et le vent devrait souffler dans notre dos... En avant! C'est long et on commence à avoir les articulations qui grincent! Mais voilà, une journée à 43km de marche et 500m montés et descendus, cela en 11h (visite inclue). On est morts mais contents de nous. On peut aller préparer une soupe et profiter de la bouteille de vin achetée la veille ;)

Le lendemain, nous nous faisons déposer à la route. Claudio a prévenu la compagnie de bus que nous allions monter à ce niveau. Mais il est 9h15 et il doit passer à 10h30. Le beau paysage nous fait passer le temps... 11h, le bus s'arrête (heureusement, 4 voitures sont passées seulement). On part pour la capitale de la rando argentine, el chalten.

Ps: pendant qu'on attendait le bus, une voiture s'est arrêtée. C'était le mec qui nous avait aidé à Los antiguos qui voulait nous rassurer: "le bus va passer et ils sont prévenus". Ils sont décidément sympa ces argentins.

Julie(n)
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