mercredi 27 novembre 2013

24 - Coyhaique et la route australe

Nous ne sommes plus qu'à quelques kilomètres de la fameuse route australe. A la sortie de notre bateau pas une minute à perdre : Julien va rapidement récupérer les sacs à dos en soute du bateau pendant que Julie va prendre place dans un des bus direction coyhaique... 1 heure plus tard
nous faisons enfin notre première étape au bord de la mytique carretera austral!

Cette route aussi célèbre que la route 66 aux États Unis est l'unique voie qui permet d'accéder à la Patagonie chilienne. Elle part de la ville de puerto montt et se termine en cul de sac à Villa O'Higgins, dans les montagnes et sans point de frontière vers l'Argentine... En 2008 le volcan Chaitén est rentré en éruption et a détruit la ville de Chaitén ainsi qu'une bonne partie de la route australe. Le gouvernement chilien a dans un premier temps décidé d'abandonner la ville et la route par la même occasion. Quelques habitants de la région en ont décidé autrement et ont continué à vivre dans cette région dévastée. En 2011 le gouvernement revient sur ses propos et travaille à la longue reconstruction de la ville et de la route. En attendant la région est accessible uniquement par bateau ou via l'argentine.

La ville de coyhaique est la capitale de cette région bien encaissée, nous y faisons une étape efficace : 2 nuits dans un hospedaje désert et poussiéreux ou nous avons du négocié âprement le prix de la chambre avec un accès à la cuisine, une lessive et une visite à la conaf (office des forêts) afin de connaître les randonnées incontournables de la région. Après cette journée bien efficace et nos 36 heures de bateau, nos jambes frétillent à l'idée d'aller gambader dans la réserve nationale de coyhaique, randonnée conseillée par monsieur conaf.

L'avantage de cette réserve est qu'elle est accessible à pied depuis la ville. A 9h du matin nous partons donc pour aller randonner. Une heure plus tard nous sommes à l'entrée du parc. Problème, la madame nous dit qu'il est un peu tard pour faire le grand tour (8h de marche), mais que le petit tour est encore faisable (4h30)... nous partons l'air obéissant et 10 pas plus loin décidons de tenter l'ascension de la montagne tout en surveillant l'heure afin de ne pas dépasser 17h30, l'heure de fermeture du parc. Et puis c'est dommage, il fait jour jusqu'à 21h au moins ici en ce moment... on a le temps!
Sur notre route avec un rythme effréné nous dépassons 2 français et un autre étranger qui avait bien envie de parler... pas le temps nous fonçons vers le sommet. A un rythme bien soutenu (notre maximum en fait) nous atteignons le sommet peu après le déjeuner, nous avons une fois de plus traversé des paysages très différents : au départ des forêts de pins semblables à chez nous mais au final des forêts dignes de décors de films de Tim Burton. Un Régal!
14h nous attaquons la redescente, nous avons largement le temps de terminer le grand tour avant 17h30 et puis il ne reste plus que de la descente facile! Nous arrivons en bas et annonçant fièrement à la dame que nous avons réalisé "l'exploit" de faire le grand tour en 6h, mais tout ça la laisse bien indifférente... :) nous commençons à discuter avec un couple de français venant de terminer la visite du parc tout en marchant en direction de la ville. Enfin nous allons boire une bière belge patagonienne bien méritée, tout en partageant des bons plans, eux arrivant du sud et montant vers le nord à l'inverse de nous.
Nous rentrons bien lessivés mais contents de notre exploit du jour, vraiment 37h de bateau ça nous a mis dans une sacrée forme. Qui l'aurait cru! Nous mangeons et allons dormir, demain quelques kilomètres de route australe nous attendent.

Le réveil est une fois de plus bien matinal, le bus part à 8h30 de la gare routière... Enfin c'est ce que nous croyons. N'ayant pas pu prendre nos billets de bus la veille (et oui boire des bières ou acheter des billets de bus il faut choisir...) nous nous rendons donc à 8h00 à la gare... fermée, elle ouvre ses portes à 8h30 et notre bus ne part qu'à 9h... après notre exploit de la veille nous regrettons la demie heure de sommeil en moins. Ces achats de billets tardifs font que nous nous retrouvons tout au fond du bus (les dernières places) qui doit nous conduire à puerto tranquillo via la route australe. Cette route, ou plutôt ce chemin caillouteux, longe des paysages splendides : montagnes, fonds de vallées marécageuses, lac turquoise... ici nous sentons que la nature est reine : peu d'habitations, des engins embourbés, le commun des mortels a l'air de posséder son propre chasse neige et le tout est parcouru d'un vent à décorner les boeufs.

Après quelques kilomètres parcourus et malgré la beauté de ce qui nous entoure, Julie devient vite verte et puis blanche: la route tourne beaucoup, le bus chasse sous les cailloux, il y a souvent un peu hauteur... Ce trajet va être long. Enfin puerto tranquillo approche, Julie est tout de même allée s'agenouiller à l'avant, à côté du chauffeur, afin d'éviter le pire.
A peine sortis du bus un mec nous explique que le prochain départ de puerto tranquillo n'a lieu que dans 2 jours... nous décidons très vite de ne pas rester là! et oui même en sabbatique d'un an nous n'avons pas toujours le temps de tout... nous remontons donc dans le bus pour parcourir quelques kilomètres supplémentaires qui seront, il faut le dire, fatals pour Julie... les passagers sont tous fort sympathiques et après un arrêt intempestif du bus, ils ouvrent les fenêtres pour lui donner de l'air, lui tendent un sac et d'autres encore lui donnent une pastille pour le mal des transports... ça va mieux.

Le chauffeur nous laisse à une intersection, le bus part sur la droite direction Cochrane, nous devons partir vers la gauche direction chile chico, le passage de frontière. Pour y aller le chauffeur nous conseille de faire du stop jusqu'à puerto guadal, 9km plus loin, ou de marcher... nous enfilons nos sacs et faisons quelques pas. En moins de 5 minutes nous sommes déjà en voiture! et oui dans ces contrées reculées les gens sont indulgents avec les auto-stoppeurs. Nous parcourons rapidement les 9km qui nous séparent de puerto guadal, mais ils nous en restent encore une centaine pour atteindre chile chico... en entrant dans la bourgade, la conducteur nous arrête devant un mini bus, il semble convaincu qu'il va jusqu'à notre prochaine destination. Effectivement, le temps d'engloutir nos sandwiches, nous nous installons confortablement dans le van, Julie à l'avant.
Nous arrivons en fin de journée directement dans une hospedaje confortable et pas chère... quelle journée efficace et chanceuse! Et nous en avons pris encore plein les yeux... on vous laisse apprécier les photos!

A plus dans l'bus
Julie(n)


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