lundi 11 novembre 2013

19 - Temuco Pucón - repos boulot rando

Depuis talca, 6h de bus nous sépare de Temuco, notre prochaine destination vers le sud. Nous avons choisi cette ville car non loin de là il y a quelques parcs nationaux et la région des lacs qui nous donnent envie d'aller y jeter un oeil. L'idée est de passer une nuit en ville le temps d'organiser notre départ vers l'une de ces attractions.
Sur le trajet nous sommes ébahis par le spectacle proposé
par les entrées des villes traversées: les affiches des élections à venir envahissent totalement l'espace public. Il semble ne pas y avoir de limites, par endroits elles sont disposées de manière à ce qu'il n'y ait pas d'espace entre elles et qu'elles se poursuivent jusqu'à l'infini. Nous avons pu photographier cela. On se dit alors qu'on comprend mieux pourquoi cela est contrôlé en France...

Une fois installés dans notre hôtel nous partons vers l'un des nombreux terminaux de bus de la ville en quête d'information. Nous ne savons pas vraiment si toutes les destinations que nous avons repérées sont accessibles en bus, hors saison qui plus est..
La ville de Temuco possède 4 terminaux de bus que nous avons sagement arpentés afin d'avoir les réponses à nos questions... la fin de journée est proche, nous voulons aussi regarder les possibilités de logement afin d'arrêter définitivement notre choix, mais avant cela nous partons nous restaurer: direction le quartier universitaire, où quelques pubs servent à manger en plus de la bière. Avec l'aide du serveur nous commandons un churasco de vacuno et un pichet de bière, quelques minutes plus tard il nous apporte une énorme assiette de frites, recouverte de viande, de champignon et de fromage: étrange mélange qui rappelle un peu la poutine québécoise... ça a fait son affaire, nous avions faim et nous sommes sortis de là rassasiés. Ah oui, le gros pichet d'un litre de bière ambrée chilienne était très bon aussi ;)
Après une revue des hostels dispo et peu chers, nous élisons Pucón comme prochaine étape. Il fait sommeil, nous réserverons demain matin.

Mauvaise surprise au réveil, notre chambre n'est plus disponible ce soir... grrr! Qu'à cela ne tienne, nous réservons les 3 nuits à partir de demain et ce soir on trouvera une place en dortoir. Au suivant, il y a plein d'autres missions aujourd'hui.
Après avoir récupéré des cartes de parcs dans les bureaux du siège de l'office national des forêts (CONAF), acheté les billets de bus, trouvé un spray en pharmacie pour lutter contre notre ennemi le nez et acheté des baskets roses pour julie, nous allons faire des courses pour les 4 jours qui viennent: l'objectif est de ne pas avoir à acheter de nourriture dans la ville touristique où nous allons et de pouvoir rester tranquillement installés dans notre habitation. Pour cela nous faisons une razzia aux halles pour les légumes (mini avocats noirs, maxi oignons...) puis une mission supermarché. Entre temps nous déjeunons dans un boui boui familial aux abords des halles: très bon marché et très bon tout court, on mange un plat chacun pour moins de 6€.
C'est ainsi chargé comme des mulets, en plus de notre attirail habituel, que nous allons prendre notre bus, 20 minutes un peu longues... ah oui un dernier détail, il a plu toute la journée sans arrêt...

Nous arrivons à Pucón 2h plus tard toujours accompagnés de la pluie. Nous nous installons dans un hostel pour une nuit seulement en dortoir chez une petite dame qui s'appelle Emma, elle est charmante et très accueillante. Les espaces de vie sont très grands avec une petite décoration de mamie qui met tout de suite à l'aise... vautrés dans les canapés à fleurs nous faisons des mails et du blog en compagnie de notre colocataire de chambre Zach, un américain parti de chez lui depuis 1 an en moto, sympatique et calme (comme on aime). La soirée se passe ainsi et la nuit fut délicieuse car mamie Emma a installé des super lits moelleux avec beaucoup de couvertures!
Le lendemain nous migrons presque à regrets dans l'autre hostel pour prendre possession de notre chambre double.
L'hostel el refugio a des allures de chalet suisse allemand... nous nous installons dans notre chambre plutôt confortable et lumineuse, l'hostel a l'air bien plein: en dehors de notre chambre nous sommes tous un peu les uns sur les autres. Nous sommes entourés d'allemands et d'américains, très jeunes pour la plupart, qui ont du mal à gérer le son qui sort de leur bouche et le bruit qu'ils font tout court (gueulent pour parler à quelqu'un qui est à 1m, s'apostrophent de l'autre côté de la barraque, claquent les portes...) dans notre chambre on est bien!  En même temps julie a besoin de repos et nous devons organiser notre stratégie de descente  en patagonie et notre remontée vers santiago puis salta alors au travail... nous restons donc enfermés pendant presque 3 jours, sans regret puisque la pluie ne cesse pas de tomber et que les adulescents qui rôdent autour nous inspirent inintérêt et gêne.
La sinusite est presque exterminée et le macro planning pour le mois à venir est géré: mission accomplie, le soleil réapparaît !!! et si nous allions escalader un volcan!?

Parmi les nombreuses activités possibles dans le coin, il y en a une qui sort du lot: l'ascension du volcan villarica. Il s'agit même de l'attraction phare en fait, ce volcan pouvant se monter en une journée et son sommet étant un cratère ouvert et fumant. Depuis les rues de Pucón on ne voit que lui dans le ciel, enfin quand il ne pleut pas...
L'excursion organisée par l'hostel est pleine, c'est peut être pas un mal, l'intégralité des boutonneux (et de ceux qui regrettent de ne plus l'être) étant de la partie. Après une courte recherche, nous trouvons une agence de voyages avec de la place, des groupes plus petits qu'ailleurs (13 contre 24 voir 30 pour les plus low cost) et du matériel a priori en très bon état pour un prix légèrement supérieur toutefois. En avant, on n'aura pas l'embarras du choix pour ce premier créneau de météo depuis presque une semaine rendant l'ascension possible. Et puis pour 90e on n'aura jamais l'occasion de faire quelque chose de similaire en Europe...
Nous faisons ensuite des courses pour préparer le plat de pâtes qui va bien le soir et les sandwiches du lendemain.

Voilà, on est dimanche et nous mettons le réveil pour la 2e semaine consécutive... a 6h!!! Super les vacances :) A peine arrivés à l'agence, nous revêtons nos tenues (surpantalon, casque, boots d'alpinisme, jambières...) et vérifions les sacs Millet fournis (parka, piolet, gants, moufles, crampons, luge, protège fesse et nos affaires crème solaire, lunettes, sandwiches, eau...). Bien habillés et bien chargés, nous montons dans le minibus. Nous arrivons vite aux pieds d'une station de ski posée sur les flancs du volcan, la terre noire remplaçant la neige. Étonnamment le bus parvient à remonter un chemin qui doit être une piste l'hiver. Une fois au "parking", nous descendons et grimpons vers un télésiège. De première apparence, il est assez élémentaire... mais en fait il était vraiment rudimentaire: pas de garde fou et une descente qui se passe du côté du retour du télésiège, du jamais vu! Julien comprend trop tard les consignes données... son arrivée en courant tout droit affole les pisteurs qui doivent l'agripper en même temps qu'il chute en glissant sur la glace afin d'éviter les télésièges faisant demi tour... Julie en rit encore, d'autant plus qu'il n'y a pas eu de bobo.
Cet épisode épique terminé, nous entamons l'ascension. Il y a BEAUCOUP de monde, c'est un peu l'autoroute... et nous sommes qu'au printemps... la montée se passe tranquillement, en zigzags serrés. Au bout d'un moment la neige durcit, la pente augmente et le vent souffle suffisamment pour faire tomber julie, nous chaussons donc les crampons. C'est rigolo, impressionnant et efficace ces engins! Nous arrivons au bout des 5h de montée au sommet. La vue a été stupéfiante tout au long du trajet, en haut c'est carrément hallucinant: on se croirait posé sur un nuage. Le cratère émet des fumées d'eau et de sulfure blanches, une sorte de machine à nuages qui puent :) petite anecdote drôle, le guide sort une petite bouteille de vin et en renverse au sol avant d'en boire une gorge, pour la pachamama. Nous en faisons de même.
Nous nous dépêchons car il fait froid à 2800 mètres et qu'il nous reste 1200m de descente à accomplir. Nous réalisons à ce moment là ô combien le protège fesses et la luge allaient servir: à part quelques transversales faites en marchant pour se caler droit dans la pente, l'intégralité de la descente se passe sur le popotin à glisser sur un toboggan géant dont les enfants rêveraient. Le bas du volcan arrive trop vite, c'était tellement rigolo qu'on en redemande... seule ombre au tableau de cette journée, le bus de retour n'est pas là. On attend dans le froid autour de 45 minutes avant que plusieurs véhicules viennent remplacer le bus en panne...
Voilà, il est 15h et la mission du jour est accomplie. Nous allons acheter une bouteille de vin bien méritée pour accompagner la soupe. 21h30, on dort!

À plus tard pour de nouvelles et froides aventures ;)

Julie(n)












Ps: autre première, passer le we de l'armistice avec des allemands... on pensait trinquer... ;)

Les photos

1 commentaire:

  1. Vous êtes pret pour l'Huayna Potosi en bolivie, mais attention c'est un poil plus haut !

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